Qui paie le compromis de vente chez le notaire ? Explications

200 à 300 euros en moyenne pour un compromis notarié, mais à la charge de qui ? Par défaut, c’est l’acheteur qui paie l’addition, intégralement et au jour de la signature. Une convention bien ancrée, qui s’explique aisément : il est le premier bénéficiaire des garanties apportées et ces frais seront inclus dans sa facture finale. Mais des aménagements restent possibles, pour peu qu’on ose les négocier. Décryptage complet du coût d’un compromis, de sa répartition classique et des variantes envisageables pour équilibrer le deal.

Radiographie du coût d’un compromis

Un compromis de vente notarié représente un investissement moyen de 200€ à 300€. Une fourchette qui varie au gré de deux facteurs principaux.

Le prix du bien

Une partie des honoraires du notaire pour l’établissement du compromis est calculée selon un barème proportionnel à l’estimation immobilière du bien. On parle d’“émoluments proportionnels”. Par exemple, on peut sans peine imaginer des frais de compromis d’environ 150-250€ pour un studio à 100 000€, de 200-300€ pour un appartement familial à 300 000€, et atteindre 800-1000€ pour une villa de luxe à 1 million d’euros.

Cette proportionnalité est logique. La responsabilité professionnelle du notaire est plus importante pour les transactions de grande valeur. Le risque financier global de l’opération justifie un travail de sécurisation plus approfondi. Surtout, les vérifications juridiques sont souvent plus complexes pour les biens haut de gamme (servitudes particulières, réglementations spécifiques, etc.).

La complexité du dossier

Un dossier complexe nécessitera davantage de travail du notaire et de ses clercs. La présence de servitudes à analyser, d’un règlement de copropriété dense à éplucher, d’une situation d’indivision ou d’un montage de SCI absorberont davantage d’heures. Un travail logiquement répercuté sur la note.

Sur ce point, les notaires disposent d’une latitude encadrée pour fixer leurs émoluments. Retenez donc que la proportionnalité n’est pas strictement linéaire. Elle peut varier selon les offices notariaux, certains appliquant des forfaits par tranches de prix plutôt qu’un pourcentage fixe.

À travers ces deux facteurs, on mesure donc la valeur ajoutée réelle de l’intervention notariale :

  • La sécurité juridique d’abord, avec la rédaction sur-mesure du compromis, les vérifications approfondies (hypothèques, urbanisme, servitudes, droit de préemption), la collecte et l’analyse de pièces complexes (titres de propriété, règlements de copro, diagnostics).
  • Le conseil éclairé aux deux parties, le notaire étant tenu à une obligation d’information et d’impartialité garantissant la protection des intérêts de chacun.
  • La tenue des fonds (séquestre du dépôt de garantie), évitant tout litige ultérieur.
  • Les formalités légales (enregistrement aux impôts, notifications obligatoires) réalisées avec le plus grand soin.

Ce sont des prestations essentielles qui justifient amplement le coût d’un compromis notarié. Par opposition à une promesse de vente ou un compromis sous seing privé basique, enregistré aux services fiscaux pour 125€.

L’acheteur, signataire désigné du chèque

Par défaut, c’est à l’acquéreur d’honorer le paiement des frais de compromis. Intégralement et au jour de la signature. Une pratique de place solidement ancrée, qui s’explique aisément :

  • C’est l’acheteur qui bénéficie au premier chef du haut niveau de sécurisation apporté par l’acte notarié, pour un investissement personnel qui compte forcément.
  • Ces frais s’inscrivent dans le processus global d’acquisition. Ils seront de toute façon inclus dans le décompte final des frais d’acte à sa charge (avec les droits de mutation et émoluments).
  • Sauf négociation contraire, cette prise en charge n’implique aucun surcoût pour lui, le compromis constituant un simple acompte sur la facture notariale globale.

Les modalités de paiement à anticiper

Concrètement, l’acquéreur doit prévoir de régler les frais de compromis au jour de la signature chez le notaire. Un règlement qui se fait par chèque ou virement. Il règle ces frais en plus du dépôt de garantie (5 à 10% du prix de vente) à verser sur le compte séquestre de l’office.

Un point très important : ce paiement doit être anticipé dès la signature du compromis, sans attendre l’acte authentique de vente. Rappelons que le délai entre compromis et acte de vente peut s’étaler sur plusieurs mois. Il s’agit bien d’un débours immédiat, une avance sur les frais globaux d’acquisition, à budgéter en amont.

Le notaire indiquera le montant exact des frais à prévoir lors du rendez-vous préparatoire et s’assurera de leur règlement effectif avant de procéder à la signature.

De possibles aménagements à négocier

Pour autant, d’autres scénarios de répartition peuvent être envisagés, négociés en bonne intelligence par les parties :

  • Le vendeur prenant tout en charge, pour inciter à l’achat dans un marché baissier, compenser une négociation serrée sur le prix ou fluidifier une vente urgente. Un “plus” commercial qui n’est pas négligeable, et qu’on observe parfois sur les annonces immobilières Paris.
  • Un partage équitable (souvent 50/50) pour équilibrer les concessions de chacun, acter un engagement fort des deux côtés ou faciliter une transaction familiale.
  • Une intégration dans la négociation globale (prix, meubles, délais) afin d’obtenir une contrepartie précise. C’est un levier de tractation parmi d’autres.

Ce sont autant de pistes à explorer, avec la médiation éclairée du notaire soucieux d’une répartition juste et équilibrée. L’essentiel étant de formaliser clairement l’accord dans le corps du compromis, pour couper court à tout malentendu.

Compromis annulé : qui paie les frais ?

Et en cas de vente avortée ? La question mérite d’être posée. Le plus souvent, cela arrive parce qu’une condition suspensive légitime n’est pas remplie. Par exemple, l’acheteur essuie un refus de prêt de sa banque. L’acheteur récupère alors son dépôt de garantie, mais les frais de compromis restent dus, à sa charge sauf accord contraire.

Trois autres scénarios sont envisageables et correspondent à des situations courantes :

  • Si l’acheteur se rétracte sans motif dans le délai légal de 10 jours, les frais demeurent en principe à son débit, mais le notaire peut envisager un geste commercial.
  • En cas de défaillance fautive d’une partie (vendeur rétractant sans motif légitime, acheteur renonçant sans cause sérieuse après le délai légal), l’auteur du désistement abusif peut être condamné à indemniser l’autre, y compris pour les frais engagés.
  • Si les deux parties conviennent d’annuler la vente d’un commun accord, elles peuvent librement répartir les frais (50/50 en général).

Au-delà du “qui paie”, l’intervention d’un notaire à ce stade offre de précieuses garanties juridiques et un accompagnement sur les etapes de la vente d’un bien immobilier. Autant d’atouts justifiant pleinement cet investissement.