Jean-François Copé – Son programme immobilier

La parole à … Jean-François Copé

Notre magazine met en avant les vertus du patrimoine immobilier. Fait-il partie de vos priorités dans votre programme ?

Oui, bien sûr ! L’ambition légitime de tous les Français est de devenir propriétaire. Or, ils sont à peine plus d’un sur deux dans ce cas, ce qui est particulièrement bas, au regard d’une moyenne européenne de 65% de ménages qui détiennent leur résidence principale. Nicolas Sarkozy avait dit en 2007 qu’il rêvait d’une France de propriétaires. Nous en sommes encore loin. Il serait temps que ce rêve se réalise pour le plus grand nombre.

 

Quelles sont les mesures phares visant à favoriser la pierre ?

Le marché du logement, notamment dans les grandes agglomérations, est totalement congestionné. L’une des explications de ce blocage tient au choix, spécifique à la France, d’empiler les normes et contraintes de toutes natures qui freinent la construction de logements neufs comme la transmission du patrimoine. La philosophie d’une bonne politique immobilière tient en un mot : « Liberté ». Il faut réduire les normes, les prélèvements, les absurdités administratives pour fluidifier le marché. A ce titre, pour libérer la construction, je propose de déterminer et contractualiser des objectifs de chantier de logements par agglomération et de fusionner dans un document unique les documents d’urbanisme et des politiques de l’habitat (SCOT, PLH, PLUI) avec des délais de production rapide. Je veux aussi faciliter le droit à l’achat pour les locataires du logement social en simplifiant le régime d’autorisation préalable et en obligeant les organismes de logement social de céder 2% de leur parc. Je souhaite enfin mettre en place un mécanisme incitatif (TVA à taux réduit) d’accès à une première propriété immobilière.

 

Quel niveau d’imposition prévoyez-vous lorsque l’on transmettra ses biens à sa famille ?

Je suis favorable à la suppression des droits de succession jusqu’à 400 000 €, comme en Allemagne.

 

Etes-vous pour la suppression de l’ISF ?

Oui. J’assume de supprimer l’ISF, un impôt idéologique et inefficace qui pénalise la France depuis trop longtemps. En poussant certains de nos compatriotes les plus aisés à l’exil, l’ISF a privé notre pays de contribuables et de talents tout en reportant la charge fiscale sur les classes moyennes. Tout le monde y a perdu. Mais, je ne me contenterai pas de supprimer l’ISF, je propose aussi de réduire de 5 milliards l’impôt sur le revenu. De rétablir la fiscalité familiale comme la demi-part des veuves qui a été supprimée à tort en 2008. Et de mettre en place un prélèvement libératoire à taux unique à 26% sur les dividendes, intérêts et plus-values mobilières, d’une part, et 33% sur les revenus fonciers, d’autre part. J’ajoute qu’il faudra déplafonner le mécanisme d’IR/PME qui consiste à déduire de son impôt les sommes investies dans les entreprises.

 

Si vous êtes élu, de quelle façon les plus-values immobilières seraient-elles moins taxées et exonérées plus rapidement ?

En 2011, François Fillon et Nicolas Sarkozy ont commis l’erreur de relever la taxation des plus-values immobilières. Cela n’avait pas de sens ! Je propose de revenir à l’exonération des plus values immobilières à partir de 15 ans de détention.

 

Faut-il modifier ou laisser en l’état la loi Alur ?

La loi Alur est une folie gauchiste qui a bloqué le marché de l’immobilier. Elle sera abrogée immédiatement et la liberté contractuelle entre bailleurs et locataires sera rétablie.

 

Notre lectorat est parisien dans sa grande majorité. Que proposez-vous pour embellir la Ville Lumière et comment souhaitez-vous faire évoluer notre capitale pour que le mot « habiter » rime avec « confort, plaisir et sécurité » ?

Si j’étais maire de Paris, ma priorité ne serait certainement pas d’y établir des centres naturistes… Le potentiel de Paris est sous-exploité. Avec le Brexit, nous avons une opportunité historique de repasser devant Londres en tant que ville la plus attractive d’Europe. Cela passe notamment par un effort massif de baisse des impôts mais aussi d’investissement dans la sécurité. Paris, on l’a malheureusement vu avec les attentats de janvier et novembre, est une ville sous-sécurisée, vulnérable au terrorisme comme à la délinquance. Je pense qu’il faudra, au niveau national, massivement réinvestir dans le régalien. C’est ainsi que je propose de recruter 50 000 policiers, gendarmes, magistrats, militaires. Enfin, et je sais que c’est un débat qui divise, je pense que Paris en dehors de son centre historique, peut accueillir des tours. Paris a toujours été à la pointe du progrès, elle ne doit pas devenir un musée, rétif à la modernité architecturale.

Propos recueillis par Monique Delanoue

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