Arièle Rozowy – « Op’Art » ou l’art optique

« Op’Art ou Art optique, décrit certaines pratiques et recherches artistiques faites à partir des années 1960, et qui exploitent la faillibilité de l’oeil à travers des illusions ou des jeux optiques »

De l’abstraction géométrique à l’art cinétique, le mouvement, la couleur et la lumière construisent les œuvres très graphiques d’Arièle Rozowy.

Choc visuel garanti ! Les effets d’apesanteurs se mêlent aux jeux des perspectives et captent en toute subtilité autant les ombres insaisissables que les auras changeantes. Et Arièle Rozowy de nous embarquer dans une forme de magie mouvante, instable. En jouant de manière étonnante sur notre sens de la perception, ses « Elusive Circles » nous invitent à la découverte d’une œuvre qui ne se laisse pas appréhender au premier regard. Jamais tout à fait la même selon l’heure du jour, la lumière du temps. Et l’on rêve de s’approprier cette œuvre gaie et colorée, animée d’une belle profondeur, au propre comme au figuré.

Arièle Rozowy

Interview

Plasticienne, artiste peintre… Comment vous définir ?

Je suis artiste peintre plasticienne. Le fait d’utiliser la plaque de métal découpée et les jeux subtils de l’ombre déclenchent des réactions visuelles. En cela mon travail est assez proche de l’art optique. Mon but ? Que le dialogue entre l’œuvre, l’espace d’exposition et le spectateur soit au cœur de ma démarche. Chaque pièce ne prend tout son sens qu’une fois installée, projetant sur le mur un théâtre d’ombres changeantes et entrecroisées. Je cherche à faire se mouvoir le spectateur, le faire réagir en le troublant, le moteur doit être dans son œil !

 

Quel est le concept qui vous caractérise ?

Je suis indépendante vis-à-vis des carcans conceptuels. J’ai créé mon propre univers fait de pleins comme de vides. Chaque plaque de métal est perforée au gré de mes envies. Au départ, le cercle parfait a été mon premier motif. Répété avec exactitude, il m’a permis d’explorer les métamorphoses possibles du métal. Aujourd’hui, j’explore d’autres abstractions.

 

Comme le motif de la rayure ?

Oui, il me permet d’expérimenter les possibilités d’installation sur plusieurs niveaux de barreaux colorés. Là où l’on aimerait n’imposer qu’un seul point de vue, j’aime proposer d’autres perspectives. La lumière projetée ainsi que le mouvement du spectateur permet d’envisager mon œuvre de différentes manières. Il est important pour moi d’instiguer une part de doute dans une société parfois fermée à la diversité des interprétations. Je laisse donc le champ libre aux visions individuelles sans assigner de place au spectateur !

 

Où se situe votre atelier ?

Je vis et travaille à Paris, j’aime cette ville ! Elle m’inspire de par sa beauté, son architecture et sa vivacité. Je travaille de chez moi dans une pièce dédiée à mon travail. J’ai ce besoin de peindre dans mon univers, au milieu des miens. Lorsque je peins, je rentre alors dans ma bulle c’est un processus qui me permet de créer et donc de me ressourcer. Ainsi j’ai réussi à concilier ma vie de femme avec mon art et c’est une forme rare de liberté.

 

Quelles sont vos origines, le pourquoi de votre passage à l’art, les maîtres artistiques qui vous ont inspiré ?

J’ai toujours baigné dans la peinture. Adolescente, je collectionnais des affiches de peintres. Delaunay, Sotto, Calder. Mais aussi des peintures anciennes que j’appréciais pour leur raffinement. Dès l’enfance, j’ai été initiée au dessin et à différentes techniques picturales. Après avoir exercé comme styliste tout en vouant mon temps libre à des recherches et des expérimentations graphiques, ma formation aux Arts Décoratifs de Paris m’a permis de libérer ma créativité. Et en 2014, j’ai réalisé ma première exposition personnelle « Elusive Circles » à la galerie Franck et Fils.

 

Paris et la Belgique s’enflamment pour vos tableaux… Expositions, clients privés, qui vous sollicite et vous achète ?

Mon travail est accessible à tous, on peut le lire à différents degrés. Mes clients sont des collectionneurs, des institutionnels mais aussi des amoureux des couleurs.

Etre classée parmi les artistes français les plus vendus dans le monde, un rêve ?

Ce n’est pas pour cela que je suis devenue artiste ! Pour moi peindre est un besoin comme respirer ou se nourrir, c’est une passion. Toutefois, partager mon art avec le plus grand nombre est à la fois une forme de communion avec les autres et une reconnaissance pour mon travail. Il faut être honnête, le monde de l’art actuel est misogyne, il est dominé par les hommes. Il est donc grand temps que les femmes prennent toute leur place dans cet univers, n’est-ce pas ?

 

Quelles sont vos autres passions ?

La musique que j’écoute toute la journée et surtout lorsque je peins. Je peux écouter du classique, de la variété française ou de l’opéra. Et, j’ai la chance de vivre avec un musicien de jazz qui m’a initiée.

Propos recueillis par Monique Delanoue

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